Vivre avec une obésité sans le savoir
Cela peut paraître surprenant mais nombre de personnes vivant avec une obésité n’ont pas conscience de l’être et moins encore d’être malade. L’annonce doit donc, comme pour toute maladie chronique être prudente et adaptée.
Accompagner la prise de conscience
Prise de poids progressive, kilos superflus difficilement intégrés au schéma corporel, nombre de personnes vivant avec une obésité peinent à voir leur corps comme il est. Comme s’il y avait une distanciation entre le corps et l’esprit.
« J’étais l’inverse de l’anorexique qui ne se trouve pas maigre, moi je ne me trouvais pas si gros que ça. »
Jean-Yves, 61 ans, combat l’obésité depuis 4 ans.
« En travaillant, je suis tombée et je n’ai pas pu me relever. Ils sont venus à six pour me relever. Cela a été la honte de ma vie. Mon médecin m’a dit : tu vas à la clinique Bondigoux ou dans quelques temps tu te retrouveras dans une chaise roulante… J’ai pris conscience que j’avais atteint 210 kg, je ne me pesais jamais : un coup de massue… Je n’ai pas compris que j’étais aussi forte, j’ai eu du mal à réaliser mon poids… J’ai mis au moins deux mois. «
Pascale, 64 ans, combat l’obésité depuis 5 ans.
Le délicat moment de l’annonce
La position du professionnel de santé qui annonce est délicate, il faut trouver les mots justes.
L’annonce est primordiale dans l’amorce de la motivation à se prendre en charge. Même parmi les soignants, l’idée qui veut qu’on soit devenu obèse faute de volonté a encore la vie dure. Ce type de jugement peut engendrer un rejet de la prise en charge.
Il est nécessaire de créer un climat de confiance, de prendre le temps, de laisser le patient exprimer ce qu’il ressent.
De le laisser « digérer » l’annonce de la maladie et de ses complications à venir en l’absence de prise en charge thérapeutique, de lui proposer d’en reparler plus tard et d’ouvrir une fenêtre sur l’espoir porté par cette prise en charge.
« En surpoids, oui mais obèse, c’est à l’hôpital que j’ai appris que c’était une définition de l’Organisation mondiale de la santé…Ca m’a un peu choquée mais je me suis dit : c’est le moment de réagir. Mais comment faire ? »
Danièle, 69 ans, lutte contre l’obésité depuis 15 ans.