Une prise en charge globale
Idéalement, combattre l’obésité nécessite un programme individualisé dans le cadre d’une prise en charge globale en éducation thérapeutique, initiée dans un centre spécialisé. Une option, encore trop rarement accessible en France.
Trois questions à Fanny Ribière
Cadre de santé à la clinique de Bondigoux, spécialisée dans la prise en charge des personnes vivant avec une obésité.
1 – Quel est le type de prise en charge proposé dans votre clinique ?
Cette prise en charge se développe selon quatre axes, simultanément de façon individuelle et collective :
• Un axe médical: avec des ateliers pour acquérir des connaissances sur les conséquences de la prise de poids, le diabète, l’obésité, les apnées du sommeil….
• Un axe physique: travail théorique sur le souffle par exemple et séance quotidienne de réadaptation à la condition physique,
• Un axe psychologique : prises en charges individuelles et de groupe pour travailler sur l’image du corps, les troubles du comportement alimentaire, des ateliers sur les sensations alimentaires, etc.
• Un axe diététique : ateliers sur l’équilibre alimentaire, les menus, la valeur nutritive des aliments, la cuisine…
Au total nous proposons une centaine d’ateliers interactifs, en petits groupes avec des mises en situation, des analyses de problématiques. Nous faisons également appel à un reflexologue, une socio-esthéticienne, des intervenants en arthérapie.
2 – En pratique, comment se passe l’arrivée à la clinique ?
Notre équipe comprend un médecin, un psychologue, un infirmier, un aide soignant, un diététicien et un moniteur d’activités physiques adaptées. A son arrivée, chacun des intervenants reçoit le patient individuellement, puis l’équipe réfléchit à un programme qui sera négocié avec le patient par l’un des soignants pour une semaine et reconduit ou modifié au terme de cette première semaine. Le séjour total dure trois semaines. Nous faisons également appel à des intervenants à la demande, comme un psychiatre, par exemple. Les patients sont très occupés par les diverses activités.
3 – Qu’attendez-vous de cette prise en charge au terme des trois semaines ?
La perte de poids n’est pas le but du séjour. Quand ils perdent 4 ou 5 kilos, c’est déjà beaucoup.
L’objectif est d’induire des compétences adaptatives et psychosociales et de catalyser des changements de comportements pour créer la dynamique propre à une perte de poids progressive et durable. Tout le séjour est axé sur la réalité du quotidien, en prévision du retour à la maison.
« Je suis venue dans ce centre pourtant éloigné de chez moi parce que les médecins ne prenaient pas au sérieux mes difficultés. »
Danièle, 69 ans, lutte contre l’obésité depuis 15 ans.