Activité physique, une nécessité

Les personnes vivant avec une obésité réduisent leur activité au fil des kilos accumulés. Loin d’être une solution, la sédentarité est un piège qui augmente la prise de poids, les douleurs et le mal-être. La reprise progressive d’une activité adaptée favorise l’inversion du processus morbide.

Briser le cercle vicieux

Plus on pèse lourd, plus on est fatigué, plus le souffle est court et les articulations douloureuses, et plus l’effort physique nécessaire pour se mouvoir est considérable. Moins on est actif et moins on se sent capable de l’être. La sédentarité totale qui s’installe, accélère la prise de poids et ses complications, aggrave la désocialisation, amplifie la mésestime de soi. Le patient est pris dans un engrenage morbide.
Et pourtant briser le cercle vicieux est possible. Une prise en charge globale, médicale, psychologique et éducative, portant sur l’alimentation et la reprise de l’activité physique permet d’inverser le cours des évènements en initiant un cercle vertueux.

« J’ai pris conscience que l’obésité n’est pas qu’un problème d’alimentation mais aussi un problème d’activité physique et aussi psychologique, voire psychiatrique »

Danièle, 69 ans, lutte contre l’obésité depuis 15 ans.

Réadaptation douce et progressive

Comme pour l’alimentation, ce qui est visé est un changement de comportement qui s’inscrira dans la durée. Il faut prendre le temps de l’installer dans sa vie. Des objectifs trop ambitieux et trop rapides peuvent être contre-productifs et conduire au découragement, voire au renoncement.
La progression dans la difficulté se négocie entre le patient et les soignants qui l’accompagnent. Au début, il s’agit parfois juste d’un programme de remobilisation guidée par un kinésithérapeute. Ré-apprendre à marcher 50, puis 100 mètres, se réapproprier les escaliers… Inutile de brusquer. Chaque progrès même minime, sera un levier pour poursuivre les efforts, pour peu que le patient voit le chemin accompli et souvent, il faut l’y aider.

Reprise d’une activité physique quotidienne

• Des techniques de mobilisation douce, comme le Tai-chi ou la méthode Feldenkrais (cliquez ici), permettent de réapprendre à se mouvoir de façon fluide en épargnant ses articulations.
• Parfois tout simplement, insuffler au patient des idées : marcher plutôt que de prendre sa voiture, utiliser les escaliers plutôt que l’ascenseur…

« J’ai appris qu’il fallait travailler sur l’endurance, ce que je ne faisais jamais »

Danièle

• Lorsque le fait d’être en mouvement est redevenu banal, il est bon d’envisager la pratique d’une activité physique un peu plus soutenue qui aide à maintenir son poids. C’est avant tout une source de plaisir, c’est pourquoi chacun doit pratiquer son activité de la façon qui lui est la plus adaptée.
• Les médecins recommandent la natation, et cela se comprend, c’est une activité en « apesanteur » qui permet un travail sans contrainte des articulations, c’est pourquoi ce sport est très utilisé en rééducation. Mais, une personne qui a horreur de l’eau, ne se supporte pas en maillot de bain, déteste l’ambiance des piscines ou vit dans des conditions socio-professionnelles qui en rendent la fréquentation difficile, ne suivra pas cette recommandation.
• Heureusement, de la marche à pied à la danse, du football aux arts martiaux, du jogging à la gymnastique en salle, de la pratique solitaire aux pratiques collectives, les options ne manquent pas et chacun peut trouver ce qui lui va.

« Concrètement je me suis remis à faire de la gymnastique, 2 heures ½ de sport par semaine. J’ai un kiné pour tout ce qui est drainage au niveau des jambes et je marche beaucoup plus qu’avant 1km à 1 ½ km tous les jours… Je bouge, avant j’étais assis 8 à 9 heures par jour ».

Jean-Yves, 61 ans, combat l’obésité depuis 4 ans.